Fabian Oefner, c’est le genre d’artiste qui nous fait reconsidérer ce que l’on croyait savoir sur la matière, la couleur, et même la notion d’objet. Chez lui, la science n’est pas une barrière froide : c’est un terrain de jeu sensuel, pop, presque magique. Oefner ne se contente pas de photographier la réalité, il la dissèque, la dynamite, la fait exploser en mille fragments pour mieux la recomposer, façon puzzle psychédélique et ultra-cool.

La peinture, version 3D et hors-cadre
Dans sa série Volumen, Oefner propulse littéralement la peinture hors de la toile. Il capture des coups de pinceau dans la résine, les fige dans le temps, comme si la matière elle-même s’était rebellée contre la gravité pour flotter dans l’espace.

Résultat : des sculptures liquides, des textures palpables, des couleurs qui semblent prêtes à déborder de leur cadre pour envahir l’espace vide. Oefner cite du Kooning ou Pollock, mais il va plus loin : il arrache la peinture à la toile, la propulse dans la troisième dimension, et te donne envie de toucher du regard.
L’objet, star d’un film d’action figé

Mais Oefner, c’est aussi le roi du cut-up : il découpe, désintègre, explose littéralement des objets cultes, Leica M6, Nikon F2, Ferrari, Lamborghini Miura… pour mieux les sublimer. Chaque pièce est photographiée avec une précision chirurgicale, puis recomposée en une image éclatée, comme si l’objet avait explosé au ralenti sous nos yeux. C’est à la fois un hommage à la beauté mécanique et un pied de nez à la nostalgie : ici, la destruction est une création, la mort de l’objet sa renaissance pop.
Explosion de couleurs et d’émotions

Oefner joue avec la physique comme d’autres jouent avec Photoshop. Dans Black Hole, il fait tournoyer de la peinture sur une perceuse pour créer des arcs multicolores hypnotiques. Dans Orchids, il laisse tomber une balle dans un bain de peinture pour capturer l’instant précis où la couleur explose, éphémère et sublime. Même ses photos déchirées à la main, façon explosion-collages, sont des manifestes contre le tout-numérique : ici, le geste physique redevient central, presque punk.

Pourquoi c’est culty-crushy ?
Parce qu’Oefner, c’est le savant fou qui fait du beau avec du chaos, le poète qui te balance la science en pleine figure sans jamais oublier la sensualité du geste. Il transforme l’ordinaire en extraordinaire, le banal en culte. Sa démarche, c’est un swipe permanent entre l’émotion brute et la rigueur expérimentale, entre l’icône pop et la réflexion sur la perception. Impossible de rester indifférent : on veut tous toucher, comprendre, collectionner, partager.
Fabian Oefner, c’est l’artiste qui fait matcher la science et l’art comme personne, et qui donne envie de tout exploser pour mieux admirer les débris. Un vrai crush visuel, cérébral et sensoriel.