Creestal, le créatif marseillais qui mêle visuels percutants et beats puissants !

Creestal, c’est le créateur marseillais qui ne laisse rien au hasard. Le gars qui a la « soul », celui qui mûrit depuis longtemps un univers où graphisme, photo, vidéo et musique se répondent avec une énergie brute et sincère. Ses images frappent fort : un mélange d’illustration, de typographie, d’art abstrait et de photographie… il ne se cloisonne à aucun style, avec un seul but… faire passer un message clair et impactant en un regard. Son travail, s’oriente vers une vraie stratégie visuelle qui fédère et donne force aux projets, tout en reflétant sa passion pour la culture urbaine et alternative. Que ce soit dans ses visuels incisifs ou ses productions sonores puissantes, Creestal impose son empreinte avec authenticité et savoir-faire, incarnant la scène créative marseillaise avec un style à la fois énergique, éclectique et direct… on lui donne la parole !

Tu te présentes comment maintenant graphiste ou producteur hiphop ?
Je suis les deux. Mais aujourd’hui, je consacre plus de temps à mon métier de graphiste. Il faut faire des choix, et comme tout le monde, je dois remplir le frigo.
Cependant, les deux disciplines se complètent, se nourrissent mutuellement. Ce sont deux formes d’expression qui dialoguent en permanence.

C’est quoi le point commun entre un bon visuel et un bon beat ?
Ce qu’ils ont en commun, c’est l’intention. Le message, l’émotion que tu veux faire passer.
Que ce soit un visuel ou un beat, tu racontes une histoire, tu poses une ambiance, chaude, froide, mélancolique, électrique.
L’image et le son, c’est le même langage avec des outils différents.

T’as grandi avec quels posters au mur : Basquiat, Wu-Tang, Le flic de Berverly Hills ou les trois en même temps ?
Les trois en même temps. J’ai toujours été curieux, sensible à plein d’univers, à différents médiums.
Je rajouterais même un poster de Shinobi au milieu de tout ça 🙂

T’es pas trop nostalgique de l’ancien Marseille ?
Pas nostalgique, non. Parfois un peu de mélancolie, c’est tout. Le changement est inévitable, on ne peut pas lutter contre le temps.
Chaque génération perd un petit quelque chose qui lui était propre. À chacun son Marseille. Et tout n’était pas forcément mieux avant, surtout dans une ville aussi complexe, aussi vivante.

Quand tu rêvasses, c’est quoi qui vient en premier : une ligne de basse de Sly, une note de trompette de Coltrane ou un spray de bombe de Bando ou de Futura2000 ?
Je rêve d’une chorale accompagnée d’un orchestre philharmonique qui reprendrait des classiques du hip-hop.
Vieux, jeunes, hommes, femmes, enfants… tous ensemble, dans une énergie proche de celle d’une messe gospel. Un mélange de sacré et de populaire. Une communion.

Tu bosses comment dans les deux disciplines : chaos total à la méthode punk, la « smoking zen » attitude, ou l’ingénierie cartésienne ?
Je dirais un équilibre entre le zen et le structuré. J’ai besoin d’un cadre pour être efficace, mais aussi d’une bonne énergie autour.
C’est à mi-chemin entre la détente et l’ingénierie. Faut que ce soit fluide mais organisé, sinon je perds le fil.

Nowaday / Munchie Rec. on en est où en 2025 ?
Munchie Records continue. Même si le Covid a mis un coup d’arrêt, on garde le cap.
L’indépendance, c’est pas simple à tenir : ça demande de l’énergie, des moyens. Mais cette liberté d’action est essentiel pour moi.
Récemment, on a sorti le vinyle du groupe Marseillais King Krab en février 2025, et d’autres projets arrivent.

Père de 2 ados, c’est pas trop dur en 2025… tu voudrais leur dire quoi vite fait ?
C’est pas toujours simple, haha. Mais je leur dis chaque jour de croire en eux, de regarder le monde avec leurs propres yeux, pas à travers ces écrans.
D’être présents, d’avoir confiance surtout être curieux.

Le hip-hop, c’est encore subversif ou c’est devenu une pub pour défilé parisien ?
Le hip-hop, c’est les deux. C’est un art. Et c’est aussi un produit, comme tout le reste.
Y aura toujours des voix subversives, des musiques profondes, des sons faciles, des trucs formatés.
C’est l’équilibre entre la création et le marché. L’offre et la demande, comme partout.

Le graphisme aujourd’hui, tu trouves que c’est trop lisse ou y’a encore des bastons visuelles à mener ?
Le graphisme, comme la musique, dépend de la démarche. On peut pas reprocher à quelqu’un de vouloir vivre de son art.
Mais est-ce qu’on est prêt à prendre des risques ? À être en avance, à être incompris ? L’art reflète la société. Il y a la masse, il y a la niche.
Chacun se place là où il peut, là où il veut.

Tu vois ton taf (artistique) comme un pont entre deux mondes ou comme un ring où tout se mélange ?
C’est un pont. Un réseau d’échanges entre disciplines. La photo, le DJing, le graphisme, l’illustration, la prod musicale, le mix… tout est lié.
Ça permet de multiplier les angles, de transmettre des émotions de façons différentes. Au final, peu importe le médium : il s’agit de s’exprimer.

Comment vont Gil, Ysaé, Moshadee, Block, Eask, Faze, « la boulangerie », Roc Marciano et les autres ?
Chacun suit sa route. On est tous portés par la vague de la vie. Ils sont plus ou moins proches, mais tous dans mon cœur.

En 2025 qui est le gars qui serait le plus à la pointe selon toi dans le game à Marseille ?
À la pointe… pour la masse, c’est JUL. Pour la niche, c’est mon pote Velvetian Sky de Fada Records.
Deux mondes, deux logiques, mais chacun à sa manière marque la ville.

MPC2000 ou Serato ?
Ni l’un ni l’autre. J’ai arrêté le hardware en 2013, et je ne mixe plus depuis 2019. Aujourd’hui je crée autrement, dans d’autres formes.

L’hôpital te manque pas trop ?
Ce n’est pas l’hôpital qui me manque, c’est le contact avec le peuple marseillais, que je retrouvais dans la fonction publique. Cette énergie brute, directe, vraie.

On va finir avec ton actu la plus fraîche, tu peux nous en dire deux ou trois mots ?
Mon 4e album se dessine.

Voilà, c’était Creestal pour Cultcrusher : un artiste pudique, qui ne se la raconte pas, mais qui sait donner un sens à ce qu’il raconte, il construit des ponts entre les disciplines et refuse de s’enfermer dans une case, et surtout qui continue d’injecter son énergie dans la scène marseillaise, que ce soit derrière une MPC, une tablette graphique ou au cœur de Munchie Records.
Entre indépendance, transmission et curiosité, il nous rappelle que l’art, à Marseille comme ailleurs, c’est avant tout une histoire de passion, de partage et surtout de liberté.

creestal-art.com

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